
Ecrit par Maria Cristina COCCOLUTO
Traduit par Ophélie MADINIER, cours d’italien B1, Collège d’Europe
Bruges, 20 octobre 2018. «Je suis fière d’être italien parce que je suis européen». C’est avec ces mots que le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, a débuté son intervention à la cérémonie inaugurale de l’année académique au Collège d’Europe, à Bruges. La cérémonie a été ouverte par la responsable du service linguistique Angela O’Neil. Elle a chaleureusement accueilli le président du conseil administratif du Collège Íñigo Mendez de Vigo et le recteur Jorg Monar qui a présenté le Patron de la promotion 2018-2019, l’espagnol Manuel Marín.
«Au Collège, vous apprendrez le fonctionnement et les logiques sous-jacentes des institutions qui représentent 500 millions de citoyens; vous apprendrez comment il a été possible de créer le marché unique le plus puissant du monde ; comment l’euro a empêché l’effondrement de l’Etat-Providence ; comment nous sommes parvenus au premier accord mondial sur le climat. Surtout, vous apprendrez que l’Union est un projet d’avenir. Et qu’il a besoin d’un agenda stratégique». Le président s’adresse aux étudiants en français, en anglais, en espagnol et enfin dans sa langue maternelle. Pourtant, même les étudiants du cours d’italien débutant le suivent sans recourir aux casques audio disponibles: son ton est chaleureux et décidé, son langage clair et cohérent.
«Pourtant, n’oubliez pas cette chose essentielle: quand vous deviendrez fonctionnaires européens, vous serez au service des citoyens».
Les défis à venir sont nombreux pour l’Union Européenne:
Rendre le projet plus résistant à la menace qui pèse sur la démocratie;
Garantir la prospérité et la sécurité, ce qui signifie défendre notre culture et le système de valeurs que nous partageons;
Un marché unique moderne, capable de tirer avantage des révolutions technologique, énergétique et numérique qui sont en train de changer le monde;
Un équilibre économique européen à la hauteur de ces défis, qui comptent sur ses ressources propres;
Une gouvernance économique plus transparente, basée sur les investissements productifs et sur la lutte contre le chômage et qui favorise la convergence économique et sociale des régions plus pauvres et désavantagées;
La menace du terrorisme, qui nous impose de mieux coordonner les forces de sécurité et les activités de renseignement;
La responsabilité au niveau mondial.
Antonio Tajani ne doute pas. «La première réforme à faire est le retour à une politique qui a le courage de décider et de faire des choix. Le mécontentement en Europe croît parce que l’Union n’a pas donné à nos citoyens les réponses qu’ils attendaient. Nous devons changer, aller vers une Europe de la politique, dans laquelle la bureaucratie aurait son rôle naturel de machine administrative qui suit les indications de ceux qui ont été élus par le peuple»
Il est aussi nécessaire de donner au Parlement européen le pouvoir d’initiative législative. «Il n’est plus acceptable que les représentants élus du peuple ne puissent pas présenter de proposition de loi. Cela renforce l’impression erronée qu’en Europe quelques personnes sans légitimité démocratique décident pour tous»
«Les élections européennes de mai offrent une opportunité unique pour indiquer une nouvelle route. Saisissons-la ! » appelle le Président. Et aux 468 étudiants de la promotion Marín qui l’ont interrompu plusieurs fois par leurs applaudissements, il recommande, « en tant que père de jeunes gens de votre âge»:
«Soyez courageux!
«Le courage ne vient pas seulement de la tête, de la connaissance, il vient surtout du cœur. Si chacun de nous croit aux valeurs et aux principes européens, nous pouvons franchir des obstacles qui nous semblent insurmontables. Personne, si vous êtes du côté de la justice, ne peut vous faire reculer».
«Le fil conducteur de notre Europe est la liberté pour laquelle d’innombrables femmes et hommes ont donné leur vie. Aujourd’hui, bien heureusement, vous n’êtes plus appelés donner votre vie pour la préserver, mais la liberté demeure une valeur à défendre avec engagement et dévouement. Si chacun de nous croit avec fermeté aux valeurs fondatrices de l’Europe, cela nous permettra, ainsi que ceux qui nous entourent, d’être libres».
«Osez!» «Embrassez les changements!»
«Cherchez la force dans votre cœur!»